Vieni a girare a Lecce !


Ils ont été tournés là-bas, tout au bout de la Péninsule, dans une terre bordée par deux mers, brûlée par un soleil quasi-africain, polie par des vents soufflant des légendes et des rituels anciens. Un territoire aux nuits sombres comme du raisin et aux aurores blanches comme le sel, qui est déjà, à lui tout seul, un plateau de cinéma. Depuis les premiers tournages des années 60 (Pasolini, Monicelli), ce théâtre aveuglant, captivant comme un air de pizzica, n’a cessé d’inspirer de nouvelles histoires, marquées par les plus profonds contrastes du Sud de l’Europe.
Allora, vieni a girare a Lecce ! Est-ce que seuls ceux qui pratiquent l’italien parviennent à entendre ce double appel ? C’est d’abord une invitation au voyage (viens faire un tour à Lecce !) jusqu’à la capitale culturelle du Big Sur transalpin, que certains appellent la Florence baroque, d’autres l’Athènes des Pouilles ; c’est aussi une incitation à y tourner des films (viens tourner à Lecce !), à capter les lumières et les rythmes envoûtants d’une scène qui a pour coulisses de fleurissants palmiers et d’anciens oliviers assoiffés. C’est ce qu’ont déjà fait Ferzan Özpetek, dont sera projeté un film des plus marquants, mais aussi Lorenzo Conte et Davide Barletti, ou encore Edoardo Winspeare : ces deux derniers réalisateurs seront nos invités, ainsi que l’actrice Celeste Casciaro, qui incarne de manière admirable la grâce et la force irréductibles des femmes (du Sud ?). De toutes les femmes !, dira-t-on, après avoir pénétré, en compagnie de l’actrice (ô sublime surprise !) Ottavia Piccolo, dans le huis clos d’une usine en danger, métaphore éloquente de notre monde actuel.

Gloria Paganini avec Gianni Cudazzo et l’équipe Univerciné Italien